HISTORIQUE

L'historique de la CGT Gascogne Sac



L’expansion du syndicat est ponctuée d’acquis sociaux arrachés par des mouvements de grève plus ou moins importants.
Les avancées sociales les plus marquantes:
– pour les augmentations des plus bas salaires en 1995 avec 8 jours de grève.
– pour la réduction du temps de travail à 35 heures, avec en parallèle une augmentation des salaires de 11,4 %, plusieurs mouvements de grèves ont été nécessaires dont celui de 2000 (16 jours) et de 2001 (17 jours).

– pour les conditions de mise en place du travail continu en 2007 avec plusieurs jours de rapports de force nécessaires avec la direction pour faire entendre les revendications des salariés.
Ce sont aussi de nombreux accords d’entreprise conclus sur notre site depuis 1974, grâce à la mobilisation des salariés pour acquérir de nouveaux droits extra-conventionnels (13° mois et demi de salaire par exemple, variables attachées au régime 5×8, etc…).
Des réunions ou des rencontres avec la Direction (145 réunions sur les 4 dernières années) pour négocier et dénouer des affaires collectives ou individuelles.
Cependant, une évidence s’impose. Toutes ces luttes ont pu déboucher sur des succès ou des avancées historiques, seulement grâce à l’unité et la solidarité de la quasi-totalité du personnel de production et des services annexes, engagés dans ces mouvements.
Le syndicat c’est aussi des moyens de défense et d’actions juridiques individuelles et collectives.
En matière juridique, l’intervention la plus marquante dans ce domaine, restera l’action engagée par notre syndicat en 2001 pour obtenir, entre autres, le paiement des 17 derniers jours de grève de l’année 2001.
En effet, grâce à la pugnacité et la détermination de ses délégués, après 12 ans de procédures et plus de 25 000 € de frais (Prud’hommes, 4 recours en Cours d’Appel et 3 Cours de Cassation) nous avons obtenu en 2013, le remboursement de l’ensemble de ces 17 jours perdus pour les 77 salariés encore engagés.
Enfin plus récemment dans le dossier Gascogne, nous pouvons nous féliciter d’avoir pris une décision courageuse, saluée par tous aujourd’hui.
En février 2012, la Direction annonçait la vente de notre site en faisant la promotion d’une bonne nouvelle pour l’ensemble du Groupe. Dès lors, nous avons décidé, de manière très minoritaire vis à vis de l’ensemble du personnel, de nous opposer à cette mesure. Expliquant sans relâche que cela constituait le premier élément d’un démantèlement suicidaire pour le reste du Groupe, nous n’avons pas ménagé notre peine.
Patiemment, nous avons expliqué, commenté, argumenté notre vision d’un intérêt général qui ne pouvait se construire qu’en conservant la papeterie de Mimizan et la branche bois, au sein du dernier groupe papetier intégré français.
Durant 28 mois, notre syndicat a organisé près d’une centaine de rencontres avec tous les acteurs sociaux économiques locaux et nationaux (jusqu’au Ministère Montebourg) pour convaincre et faire la promotion des potentialités de nos activités.
Notre pugnacité et notre détermination ont fini par convaincre Dominique Coutière, industriel local et plusieurs partenaires (Crédit Agricole, DRT, BPI) d’investir pour nous donner une nouvelle chance. Evitant une reprise du Groupe par des fonds d’investissement qui prévoyaient de 800 à 1000 suppressions d’emplois, nous sommes fiers d’avoir pris la meilleure décision, celle du bon sens solidaire, même si cela nous a conduit à renégocier l’ensemble de nos accords.
Cette longue démarche pour la sauvegarde du Groupe et de ses emplois, parfois incomprise de certains salariés, avait un caractère confidentiel sur de nombreux aspects.  Dès lors, il était très complexe et difficile de pouvoir communiquer sans remettre en cause nos engagements vis-à-vis de la confidentialité exigée par la situation.
Cette expérience nous a fait prendre conscience de l’importance de la communication, élément indispensable à la construction de la confiance.
Aujourd’hui, nous nous engageons à mettre en place tous les outils nécessaires à la promotion de cette communication qui nous fait défaut et à l’étendre à l’ensemble du Groupe.

Les objectifs du syndicat à court et moyen terme 
Conscients que le chemin sera encore long pour être totalement sorti des difficultés, nous continuons sans relâche notre mission de défense de l’intérêt général des salariés.
Des chantiers revendicatifs sont en cours et doivent aboutir à court terme:

  • À renégocier le système de reconnaissance des compétences professionnelles du personnel pour le rendre plus juste et lisible.
  • À améliorer la vie des salariés dans leur travail, sur notre site.

Une première étape a été réalisée au secteur bobinage avec une synthèse de la situation vécue par les opérateurs et la présentation des axes de travail aux personnels concernés. Cette initiative calquée sur le modèle de l’entreprise libérée doit aider à installer le « mieux vivre au travail » pour que chacun y trouve un sens.

  • C’est aussi les préoccupations d’un futur proche et l’expérience du passé qui nous pousse à essayer de ne pas reproduire les erreurs qui ont conduit notre entreprise et notre Groupe dans les pires difficultés.

Pour cela, notre syndicat s’engage dans une démarche peu commune, en réfléchissant aux mécanismes qui pourraient pérenniser les emplois et les entreprises de notre Groupe.
Cette réflexion nous pousse à essayer de Construire l’après Coutière (2021) en empêchant l’arrivée de fonds d’investissements « activistes », souvent animés des plus mauvaises intentions.
Nous souhaitons et revendiquons de pouvoir contractualiser de façon durable, tous les éléments sociaux-économiques fructueux acquis dans la période 2014-2020 (investissements massifs, transparence de la gestion avec une communication régulière de tous les chiffres et résultats, une écoute respectueuse et loyale).
C’est aussi la concrétisation des travaux engagés pendant 8 mois avec notre syndicat, sur la répartition des richesses créées par les entreprises du Groupe (part pour le personnel, pour l’entreprise et l’investissement, les banques et le remboursement des dettes, l’Etat et l’impôt).

L’accord signé le 29 juin 2018 par toutes les organisations syndicales du Groupe Gascogne (historique) est une première étape. Il constitue la première pierre de notre démarche pour rétablir l’équité et l’intérêt général sur le partage des richesses produites par le Groupe.
 Le but est de redistribuer une part significative des résultats générés, mais aussi de répartir équitablement les augmentations salariales en ayant la même politique pour toutes les divisions du Groupe.
Il est notable que cet accord prévoit des dispositions peu communes dans le monde du travail. Entre autres, une participation dérogatoire égale à 8 % du bénéfice économique pour l’ensemble des salariés, le renoncement de versements de dividendes aux actionnaires jusqu’en 2023 et des augmentations générales salariales rétroactives au 1° janvier.
Ce résultat est le fruit du travail pugnace de votre syndicat et il mérite d’être salué et respecté à sa juste valeur.
Il reste encore beaucoup à faire et nous en sommes conscients (travaux sur les classifications débutant en septembre 2019, poursuite des travaux « pour mieux vivre au travail », négociation sur la mise en place du CSE, etc…).